L’usine du futur, partie prenante des enjeux humains

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Une demi-journée de forum sur les transitions sociétales

Formation, compétences, technologies, capacités, nouveaux partenariats, indicateurs, développement durable…











L’ENTREPRISE À MISSION

Vers une mission sociétale de l’entreprise portée par la Loi PACTE ? 

La Loi PACTE est dans l’actualité, elle a été votée par l’Assemblée nationale (au Sénat en janvier). Le gouvernement a décidé de revoir le code civil et de faire évoluer le statut même des entreprises. La loi est un patchwork, avec une finalité assez ancienne autour d’un modèle de croissance habituel. Mais une ambition nouvelle y apparaît, inspirée par les travaux d’Armand Hatchuel et de Blanche Segrestin de Mines Paristech ainsi que par le Rapport commandé à Nicole Notat et Jean-Dominique Sénard sur l’entreprise et sa « raison d’être ». Le texte de loi est-il à la hauteur d’une vraie transition sociétale et de la transformation profonde de l’Entreprise, en réponse aux enjeux sociétaux ? Et comment passer à une « entreprise à mission » ? 

 

La Fondation des Transitions a pris une initiative avec la fondation FACE, Convergences et Sorbonne Développement durable qui a permis de réunir 400 personnes le 31 mai dernier au Théâtre des variétés et de proposer des amendements au texte initial. Au-delà du travail d’influence opportun nécessaire, la question posée est : Comment faire pour changer d’échelle ? Comment faire pour que « l’entreprise à mission » ne soit plus une exception mais la norme de demain ? 

 

• VINCENT BAHOLET, FACE

• KEVIN LEVILLAIN, MINES PARISTECH

• EMERY JACQUILLAT, PRÉSIDENT DE LA CAMIF 

Les talents de la « génération gaming » : de Minecraft à l’usine du futur ? 

 

Les générations se succèdent, la génération Y est née avec internet, la génération Z avec une tablette et surtout avec les réseaux sociaux… La génération de moins de 18 ans est celle du gaming (notamment de ‘bac à sable’), de Youtube, et d’Instagram. Cette évolution technologique très rapide s’est mise en place avec, en parallèle, la prise de conscience du développement durable acquise dès l’école. Le succès remarquable de l’Accord de Paris et sa ratification en moins d’un an, au-delà de la réussite diplomatique interroge sur la capacité de transformation de nos sociétés. Ceux qui ont aujourd’hui moins de 18 ans sont plus de deux milliards. 

 

Quelle place vont ils prendre dans la société, l’économie, l’entreprise et l’usine qui ne semblent pas les motiver ? Quelles capacités à travailler en équipe ? 

 

Ce ne sont plus des « natifs » du digital mais bien des « natifs » des réseaux sociaux et des jeux. Ils sont capables de gérer sur internet des villes grâce à SimCity et même de les bâtir dans une logique totalement systémique et inclusive grâce à Minecraft… et bien sûr beaucoup d’autres jeux de collaboration y compris les plus guerriers. Est-ce une bonne nouvelle ? Que peut-on faire pour que cela marche ? 

Comment vont ils mettre ces talents au service du travail, de la production et comment leurs talents d’imagination, de création, de coopération, mais aussi de maitrise des technologies du numérique et de l’IA et de leurs codes ; vont ils transformer l’usine ? Le gaming n’est-il pas la meilleure formation pour une Usine du futur à impact sociétal positif ? 

 

• DORIE BRUYAS, FRÉQUENCE ÉCOLES

• JULIEN LEBAS, CITIZEN

• LINDA HELLAL, MANUFACTURES FEVRIER

Co-évolution homme et intelligence artificielle ? Emplois ? 

 

Le numérique, les données et l’intelligence artificielle transforment en profondeur l’organisation de l’usine et des entreprises, générant un phénomène d’automatisation des taches, des évolutions fortes sur les métiers existants et l’apparition de nouveaux métiers. Cela appelle à de nouvelles compétences mais aussi au développement de connaissances nouvelles pour utiliser au mieux le potentiel des technologies, du numérique. C’est aussi une question créativité. 

Si la robotisation et l’automatisation sont source de performances et de productivité, elles viennent à juste titre questionner sur la nature et le nombre d’emplois. Face à ces inquiétudes, il faut considérer les emplois nouveaux pour concevoir et fabriquer les nouveaux équipements, et les logiciels de traitement de données, de pilotage et de conception. Et aussi prendre en compte la transformation des taches des opérateurs, superviseurs, ordonnanceurs, concepteurs et leur enrichissement. Les compétences et les savoirs faire des métiers de l’Industrie et du numérique vont s’hybrider. 

L’usine du futur associera des technologies de pointes, des machines sophistiquées et des opérateurs de tous niveaux associant les compétences et les capacités d’interagir avec les automatismes et les intelligences numériques. L’usine devient ainsi le lieu ou se complètent les intelligences rationnelles avec les intelligences expertes, habiles et créatives. 

L’usine est un des lieux ou se créent les connaissances et s’effectuent l’apprentissage à la source de capacités nouvelles. C’est aussi le lieu ou vont se gagner les batailles de la production durable : consommation d’énergie, pollutions, économie circulaire. 

Le futur se construit chaque jour dans une usine qui intègre pleinement le numérique en créant des emplois.

 

• FRANCIS JUTAND, DGA DE L’IMT

• SOPHIE GALHARRET, GRDF

• JEAN-BAPTISTE DEMENTHON, AAQIUS 


 

 

Une formation technologique d’excellence pour le renouveau industriel ? 

Il y a aujourd’hui une forte disjonction dans l’accès à la formation professionnelle entre le collège/lycée et les filières professionnelles, qui se font par l’échec quand le supérieur affirme une notion de succès (formations sélectives : IUT et Grandes écoles ; Mastères professionnalisant…). Pour compléter, il faut auusi signaler que les entreprises développent de plus en plus leurs centres de formation, de façon autonomes. 

Le processus de sélection à l’oeuvre par l’échec dans le secondaire et par le succès dans le supérieur se fonde de plus sur les compétences d’intelligences logiques, négligeant d’autres types d’intelligence dont l’industrie a besoin. Alors, comment attirer vers l’usine les jeunes, avec leurs potentiels, dans leurs diversités… D’autant que les entreprises peinent souvent à s’adapter aux évolution technologiques et numériques. 

Il est temps de mettre en relation - et en tension - l’ensemble de la filière, des écoles d’ingénieur à celles qui préparent aux Bacs professionnels, tout en conjuguant les efforts des centres de formation. Cela suppose un effort de tous pour développer les passerelles vers des compétences plus variées au travers de pédagogie nouvelles, avec des formation de type Bachelor, des formation en apprentissage… Cela demande aussi aux centres de l’enseignement professionnel, de multiplier les échanges avec les entreprises afin de disposer de plateformes techniques de pointe. 

L’Institut Sapiens en collaboration avec l’IMT a réalisé une étude sur les conditions d’un renouveau industriel au travers de la formation. Des premiers éléments d’analyse et des recommandations issus de cette étude seront partagés. 

Peut-on réinventer l’apprentissage ? Attirer les talents ? Rendre plus féminines les filières ? Peut-on donner à des talents variés l’envie de rejoindre l’industrie ? 

 

ERWANN TISON, INSTITUT SAPIENS

FRANCIS JUTAND, IMT

CYRIL FAURE, IRUP 

 

Territoire, ressources et qualité de l’air 

 

La première partie prenante de l’usine est son territoire. Et c’est probablement un des principaux enjeux de l’Usine du futur : la localisation. C’est ce qui fonde toute démarche de RSE. Les efforts faits ont été très importants, y compris par les PMI. Il faut aller plus loin et plus vite, pour la préservation des équilibres climatiques et environnementaux, et aussi pour défendre santé et qualité de vie. La Fondation des Transitions a choisi deux sujets au coeur de ses travaux, pour enrichir cette question : les ressources dans le bâtiment et la qualité de l’air. Ils posent tous les à la fois la prise de responsabilité et la nécessité d’offrir des solutions technologiques. 

Les professionnels du bâtiment et de l’aménagement du territoire ne peuvent se soustraire à leur responsabilité. Leurs domaines d’action émettent au moins 40 % des gaz à effet de serre pour les bâtiments, et bien plus avec les déplacements induits par les choix urbanistiques, telle la forte préférence pour la construction neuve plutôt que la réhabilitation. FRUGALITÉ EN ÉNERGIE + FRUGALITÉ EN MATIÈRE + FRUGALITÉ EN TECHNICITÉ + FRUGALITÉ POUR LE TERRITOIRE 

L’exposition à la pollution de l’air est responsable selon l’OMS du décès prématuré de près de 7 millions de personnes, confirmant que la qualité de l’air est désormais le principal risque de santé environnementale dans le monde. La seule pollution de l’air extérieur coûterait selon un rapport de l’OCDE aux pays les plus industrialisés plus de 3600 milliards de dollars par an. A l’évidence, la « richesse » des Nations et la modernité ne garantissent pas l’accès à un air potable… Il faut favoriser l’émergence d’une filière industrielle incluant solutions techniques, services, formation professionnelle, impulser une synergie/coopération avec d’autres filières stratégiques et synchroniser les pôles et réseaux existants. 

 Cathy BUQUET, chargée de mission Développement économique et Emploi de la Métropole de Lille, 

 HÉLÈNE PESKINE, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU PUCA

THOMAS KARTINGAIRPUBLICA et LES RESPIRATIONS

 

Quels indicateurs de transitions ? 

 

Labels, indicateurs… Mesurer, rapporter et vérifier ! C’est une nécessité pour garantir la transparence (actions/résultats) vis-à-vis des parties-prenantes et aussi des médias qui s’en font le relais.Mais comment qualifier efficacement les démarches des organisations ? Les parties prenantes sont de plus en plus en attente d’informations pour comprendre comment les organisations intègrent les enjeux du développement durable et le progrès sociétal. Or aujourd’hui, les indicateurs d’analyse et de performance des organisations, fondés essentiellement sur des critères financiers, montrent leurs limites. Leur insuffisance est un frein au changement. Comment concilier ce qui est du domaine de la loi avec les démarches volontaires ? Faut-il imposer une norme ou imposer « LA norme » ? 

La fiabilité des outils de mesure est un sujet important afin de garantir la crédibilité des organisations. Les démarches étant par définition de progrès, les indicateurs doivent être évolutifs dans le temps.Le monde de la finance change lui aussi rapidement. De plus en plus de données extra-financières sont prises en compte. L’entreprise a en plus de ses actifs matériels des actifs immatériels qui n’apparaissent pas dans les bilans mais qui sont pourtant bien tangibles. Ils sont décomposés en trois familles : le capital structurel (management, vision, politique, process…), le capital humain (formation, valeurs partagées, motivation) et le capital relationnel (qualité des relations entre l’entreprise et ses publics). 

Pour que l’usine devienne extraordinaire, il faut mettre en place les outils de mesures qui permettent une meilleure implication de tous. 

 

NICOLE DEGBO, LA CABRIK

BENOÎT DESVEAUX, HOPSCOTCH

SOPHIE NUNZIATTI, AGENCE VERTE

PIERRE OLLIVIER ASSOCIÉ GÉRANT, CO-FONDATEUR DE WINNOTEK ET KANNON M.S.D, MEMBRE DU BUREAU DE L'OBSERVATOIRE DE L'IMMATERIEL.


VERS UNE INDUSTRIE AU SERVICE GLOBAL DES ENJEUX SOCIÉTAUX ?

Emploi, environnement, développement durable, éthique, talents…

Produire pour la société et en France.

La disparition de grands sites industriels, les délocalisations et les disparitions d’emploi sont regrettées, mais l’industrie et l’usine sont décriées. L’image n’est souvent pas très motivante pour les jeunes : travail physiquement éprouvant quand il n’est pas dangereux pour la santé, production source de pollutions et facteur de surconsommation des ressources de la terre… La révolution industrielle du XIXe, qui a porté les développement du XXe siècle, s’est développée sur l’idée de progrès. Une valeur qui reste présente, mais se retourne. L’industrie est souvent dans une logique de défense, au lieu d’apparaître comme actrice d’une transition utile. 

 

Climat, santé, environnement, éducation, démographie, besoins de mobilité, ville durable… les grands enjeux mondiaux et locaux ont besoin de solutions très opérationnelles. Des opportunités technologiques sont d’ores et déjà en capacités de répondre à tous ces défis, et l’Usine Extraordinaire peut accélérer la création et le développement de nouvelles alliances pour le bien commun. 

C’est une double demande que fait la société à l’entreprise, et particulièrement à l’industrie : à la fois maîtriser tous les impacts négatifs, sociaux comme environnementaux, et apporter des solutions. 

L’usine et industrie ne sont pas qu’une addition de machines et de process, c’est même avant tout une aventure de femmes et d’hommes qui de plus en plus cherchent dans le travail, au delà des moyens de subsistance, sens et valeurs.

 

La numérisation et l’intelligence artificielle aux cotés de technologies productives nouvelles transforment l’usine et l’entreprise, les postes de travails, les outils les compétences et les métiers. L’Usine extraordinaire, rassemble des technologies de pointes, de l’intelligence artificielle et des hommes qui lui apportent ingéniosité, créativité, talents et capacités nouvelles pour sans cesse la renouveler. 

 

L’usine de demain associera les mondes physiques et numériques, réels et virtuels, Elle a besoin de mobiliser toutes les natures de talent, que l’on forme aux nouvelles compétences et prépare de nouveaux métiers.

 

L’imaginaire industriel a besoin d’être renouvelé pour que les jeunes voient une réalisation et un avenir dans l’industrie, dans laquelle Ils ne se retrouvent souvent pas, avec de vrais difficultés de recrutement auxquelles sont confrontées des filières entières, avec en sus des problématique de mixité sociale comme de genre.