LEPAGE Corinne

Co-Fondatrice et Co-Présidente du Mouvement des Entrepreneurs de la Nouvelle Economie (MENE), Co-fondatrice du cabinet d’avocat Huglo Lepage, Co-fondatrice et Présidente de l’association des Amis de la Déclaration Universelle des Droits de l’Humanité, Ancienne Ministre de l’environnement et eurodéputée. 

 

Corinne Lepage est une femme politique française issue de la société civile. Avocate, elle cofonde un cabinet spécialisée en environnement et droit public, elle se fait remarquer en défendant les sinistrés de l'Amoco Cadiz en 1978. Elle défendra par la suite des sinistrés de l'Erika en 1999 (dont des procès sont toujours en cours). Militante associative, elle cofonde le CRIIGEN. En 1995, elle entre au gouvernement français comme ministre de l'environnement au moment de la présidence française du Conseil Européen. On lui doit une grande loi sur l'air, la création du comité prévention et précaution, la première stratégie nationale sur le développement durable, la sortie de la puissance publique du comité amiante, le non redémarrage de la centrale superphénix et un moratoire sur les OGM. Elle est élue au Parlement Européen de 2009 à 2104 et siège en commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire. Elle est rapporteure sur les textes agrocarburants et OGM.

Elle est l’auteure d’une quinzaine de livres.



Contribution Loi Pacte

Le Mouvement des Entrepreneurs de la Nouvelle Economie (MENE) est un soutien plus que naturel au projet de loi PACTE ainsi qu’aux conclusions du rapport Notat Sénart. En effet, ce qui est proposé, à savoir promouvoir un sens à l’activité économique tout en ayant une logique de compétitivité et d’efficacité, constitue notre logiciel commun. Concilier intérêt général et création de valeur économique et financière, c’est là la raison même pour laquelle, Corinne Lepage et Myriam Maestroni (Fondatrice et PDG d’Economie d’Energie SAS) ont fondé le MENE en 2015. 

 

Le MENE définit l’économie du Nouveau Monde telle qu’une économie ni fossile ni fissile, connectée, territorialisée, au service du bien-être et de l’humain. Notre business model se définit comme l’union harmonieuse entre l’économie et l’écologie, le court et le long terme et repose sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). 

 

C’est l’intérêt de la société dans son ensemble car l’intérêt des êtres humains passe par une transformation du monde économique, devenu acteur incontournable des solutions. Mais c’est aussi l’intérêt des entreprises. En effet, la montée en puissance de la société civile conduit à une transition juridique qui se met en oeuvre notamment dans le cadre de la justice climatique, par le développement « du droit mou », par des procès en responsabilité multipliés, par des obligations de transparence dont les Monsanto Papers montrent l’utilité. 

 

Nous, entrepreneurs de la Nouvelle Economie, cherchons à mettre en oeuvre depuis de longues années l’intérêt collectif et n’avons aucune réserve quant à la modification de la définition de l’entreprise dans le Code civil, modification des articles 1833 et 1835 afin d’y ajouter “l’intérêt propre” de l’entreprise ainsi que la possibilité de définir une “raison d’être”. Nous partageons en effet le constat de départ autour des dégâts du court termisme et de la financiarisation, constat qui est de plus en plus partagé.

 

 

Nous considérons que la profitabilité seule ne peut plus suffire à caractériser l’objectif de l’entreprise et que les externalités doivent devenir un élément incontournable de la comptabilité privée comme publique. À cet égard, nous nous réjouissons du développement de la responsabilité sociale et environnementale et de l’existence de l’article 173 de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte qui impose la prise en compte du risque climatique pour les grandes entreprises. 

Le statut d’entreprise de mission ou d’intérêt collectif nous paraît important dans la mesure où il permettrait de valoriser les sociétés qui sortent du greenwashing ambiant

Le projet de loi porté par Bruno Le Maire pourrait reprendre les recommandations du rapport Notat Sénart permettant notamment à une entreprise : 

 

  • De « considérer les enjeux sociaux et environnementaux de son activité » et à son conseil d’administration et de surveillance « de formuler une raison d’être visant à guider la stratégie de l’entreprise en considération de ces enjeux sociaux et environnementaux », 
  • D’envisager la création de fonds de transmission et pérennisation des entreprises et d’assouplir la détention de parts sociales majoritaires par des fondations. 
  •  Le rapport présente 6 recommandations à l’attention des praticiens et des administrations autour d’une amélioration de la RSE dont : 
  •  Encourager au développement de la qualité de la RSE,
  •  Engager une étude concertée sur les conditions auxquelles les normes comptables doivent répondre pour servir l’intérêt général et prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux

Ce statut permettrait donc d’apporter la preuve, revendiquée depuis plusieurs années par les tenants de la Nouvelle Economie dont le film Demain est une brillante illustration, que l’avenir est un véritable mariage de l’économique, du social et de l’environnemental, sans que la première l’emporte sur les deux autres.