3. Santé, bien être et alimentation : nouveau moteur de mobilisation ?

Les études sur la consommation responsable, comme celle réalisée chaque année par Ethicity démontrent clairement que le bien-être de ses proches reste la première préoccupation des français et que la santé poursuit sa montée, largement devant le coût de la vie et le chômage/précarité ! Dans ce cadre, l’alimentation est une préoccupation essentielle : 89 % des français choisissent leurs aliments pour rester en bonne santé… confirmant ainsi ce qu’Hippocrate avait déjà dit au 5ème siècle avant J-C : « que ton alimentation soit ta première médecine ». Le 1er critère pour acheter des produits plus respectueux de l’environnement serait aujourd’hui qu’ils soient meilleurs pour la santé. Il semble donc que le couple santé/alimentation soit un formidable levier pour commencer à faire changer les comportements. Mais comment développer une offre correspondante, meilleure pour la santé et la planète, économiquement accessible ? Comment réformer le système agricole pour le rendre plus durable ? Quelles révolutions pour les industriels de l’agro-alimentaire ? Que mangerons-nous demain ? Des grillons au lieu de la viande? Et comment l’imaginaire si fort, lié à notre alimentation, souvent construit dans notre enfance et nos habitudes familiales, peut-il évoluer ?

Sensibiliser le consommateur à mieux consommer

Le consommateur a beaucoup évolué depuis quelques années, se préoccupant aujourd’hui beaucoup des produits et de leur mode de production. Cependant, ce comportement n’a pas modifié ses habitudes d’achat : il désire acheter toujours moins cher. Comment peut-on dès lors le sensibiliser afin de lui apprendre à consommer mieux, tout en étant réaliste sur le coût de ce changement dans ses habitudes alimentaires ?

 

La première chose à faire est de revoir l’éducation alimentaire du consommateur, de son enfance à l’âge adulte. Si aujourd’hui les programmes scolaires développent énormément le thème de la nutrition, on constate que des actions supplémentaires permettraient de pérenniser cette éducation : sorties scolaires dans des fermes, ateliers de cuisine et  constitution de potagers dans les écoles, diffuser des films éducatifs, développer  des modules de formation en ligne (type serious games)…

Il serait également utile de développer une plateforme internet nationale avec des modules de formation et des conférences en ligne sur la nutrition (développer le PNNS)

Revenir au territoire

L’exploitation des territoires permettrait aussi de ramener le consommateur à la source de son alimentation, en se rapprochant de son patrimoine culinaire local. Cette solution permettrait non seulement de sensibiliser les adultes au « manger mieux », mais aussi de permettre aux populations vulnérables d’avoir accès à une nourriture plus saine à travers le développement d’épiceries solidaires par exemple, ou bien des ateliers culinaires solidaires avec des spécialistes chargés de transmettre les bonnes habitudes.

Les initiatives existent dans les territoires… Pour les généraliser, on peut aller vers une labellisation des associations, écoles et commerçants qui s’engagent dans le « manger mieux » et créer un réseau des différentes initiatives locales.

L’implication des industriels

Elle est toute aussi importante, notamment sur le thème de la transparence dans les pratiques et les produits utilisés. La priorité du consommateur étant sa santé, pourquoi ne pas développer une application qui permettrait de connaître l’apport nutritionnel d’un produit rien qu’en le scannant ? Ou développer un nouveau label pour les restaurateurs « Bon pour le climat » ?

Le dialogue entre les différents acteurs est essentiel aujourd’hui pour comprendre les attentes des consommateurs qui seront à l’origine des changements dans les habitudes de consommation, et les moyens de mis en œuvre des différents producteurs, petits et grands.